1. Des amis dans tous les milieux 1. Des amis dans tous les milieux
Laurent, Nicolas et Anne-Laure s'investissent dans leur métier et dans les associations qui animent la vie locale.
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Laurent Poirier, 32 ans et célibataire, est installé à Gron, dans le Cher, depuis 2008, sur 185 hectares de Scop : « C'est une exploitation à taille humaine. Je me diversifie actuellement dans le photovoltaïque. Pour l'instant, je préfère habiter Bourges. Mais, à Gron aussi, il y a de la vie, la famille, les copains. » Nicolas Lamoureux, 21 ans, lui aussi célibataire, compte s'installer quand son père se retirera. Pour l'instant, il partage son temps comme salarié entre deux exploitations du canton de Baugy : « Nous sommes près de villes animées comme Sancerre et Bourges. »
FAIRE BOUGER LES VILLAGES
Dans leurs bandes d'amis, il y a des gens de toutes les professions. Ils ne se sentent pas pénalisés par leur métier pour faire des rencontres amoureuses. « Si on veut avoir des activités, bowling, patinoire ou cinéma, il suffit d'appeler quelques potes. » Laurent Poirier poursuit : « Vivre ici nous pousse à nous engager dans les associations locales pour que la campagne bouge. » En 2007, le syndicat des Jeunes agriculteurs, à l'occasion des Ruralies, a proposé une soirée rock en s'appuyant sur des groupes locaux reconnus. « Ce festival a été repris par une association du cru, Kerlu's production. Chaque année, nous continuons à participer à sa mise en place, prévue pour le 3 septembre. »
Anne-Laure Ferrand, 27 ans et également célibataire, est en cours d'installation sur 280 hectares partagés entre céréales et une vingtaine de vaches allaitantes. Après un parcours en science de l'éducation à la faculté, elle a finalement opté pour la reprise de la ferme de ses parents et décroché un BTS au CFPPA de Bourges. Désormais, elle y enseigne, tout en menant à bien son projet d'installation. Elle fait aussi partie de l'association Kerlu's production et approuve son cousin Laurent : « A 30 kilomètres de Bourges, nous ne sommes pas isolés entre la famille et les amis. C'est aussi une question de caractère. Nous nous démenons pour faire vivre, par exemple, le comice agricole. Sans l'énergie des jeunes et des agriculteurs, tout cela disparaîtrait. »
UNE ÉMISSION POUR LES CITADINS
Les trois jeunes agriculteurs le proclament : « Nous sommes comme tout le monde, ni plus ni moins touchés par le célibat. Pour nous, ce n'est ni un fardeau ni un sujet tabou. » Laurent poursuit : « Le célibat n'est pas pesant au point que je doive m'inscrire à une émission comme "L'amour est dans le pré" ou à un speed-dating. L'émission de M6 a, certes, donné une image plus actuelle de notre métier. Nous avons tendance à nous contenter d'une image trop "terroir". Il y a dix ans, l'agriculteur était un "bouseux". Cela a changé, sans doute en partie grâce à l'émission. Mais, nous restons néanmoins critiques : il y a un côté fleur bleue, parfois cliché. Le célibat, je le rencontre autant en ville. Peut-être est-ce lié à l'individualisme de la société ? En agriculture, il faut une vraie harmonie dans un couple pour vivre où il y a peu de voisins. Surtout pour ceux qui travaillent ensemble. »
UNE VIE APRÈS LE TRAVAIL
Tous les trois soulignent l'importance de préserver du temps pour la vie en dehors du travail. En tant que salarié de plusieurs exploitations, Nicolas constate que « l'organisation des exploitants compte beaucoup. Certains se mettent des freins inutiles qui empêchent toute vie sociale. » Laurent reprend : « L'ancienne génération était davantage élevée dans l'idée qu'il fallait travailler tout le temps. Aujourd'hui, les jeunes ont une vie après le travail. Il faut savoir arrêter de penser boulot. Les jeunes sont prêts à faire moins d'heures, parfois moins de rendement, sans perdre forcément du revenu. J'ai largement de quoi faire sur ma ferme mais je dégage du temps pour vivre à côté. »
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